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Texte libre

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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 18:23

La première fois que j'ai posé les yeux sur Nerval et plus particlièrement sur ses Chimères, je n'ai pas entendu son chant... je n'ai pas réussi à pénétrer son univers poétique ; j'ai eu peur. Aujourd'hui cela résonne fort en moi... et l'Absolu s'impose magistralement....


 

EL DESDICHADO


Je suis le ténébreux, -- le veuf, -- l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule étoile est morte -- et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la mélancolie.

 

Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,

Rends moi le Pausilippe et la mer d'Italie,

La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,

Et la treille où le pampre à la rose s'allie.

Suis Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la syrène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Aquéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.



Myrtho

Je pense à toi, Myrtho,divine enchanteresse,
Au Pausilippe altier, de mille feux brillants,
A ton front inondé des clartés d'Orient,
Aux raisins noirs mêlés avec l'or de ta tresse.

C'est dans ta coupe aussi que j'avais bu l'ivresse
Et dans l'éclair furtif de ton oeil souriant,
Quand aux pieds d'Iacchus on me voyait priant
Car la muse m'a fait l'un des fils de la Grèce

Je sais pourquoi là-bas le volcan s'est rouvert..
C'est qu'hier tu l'avais touché d'un pied agile,
Et de cendres soudain l'horizon s'est couvert.

Depuis qu'un duc normand brisa tes dieux d'argile,
Toujours, sous les rameaux du laurier de Virgile,
La pâle Hortensia s'unit au Myrthe vert !

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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 18:12
II, 12

"Il existe des femmes capables d'électriser la rumeur publique ; ce sont des buses, il est vrai, et même des chouettes, dans leur fausse solitude de minuit ; Nedjma n'est que le pépin du verger, l'avant-goût du déboire, un parfum de citron...
Un parfum de citron et de premier jasmin afflue avec le délire de la convalescente mer, encore blanche, hivernale ; mais toute la ville s'accroche à la vivacité des feuillages, comme emportée par la brise, aux approche du printemps."

Kateb Yacine, in Nedjma
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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 17:53

Partie III, A, 9. Dans le délire de Rachid :

" - Comprends-tu ? Des hommes comme ton père et le mien... Des hommes dont le sang déborde et menace de nous emporter dans leur existence révolue, ainsi que des esquifs désemparés, tout juste capables de flotter sur les lieux de la noyade, sans pouvoir couler avec leurs occupants : ce sont des âmes d'ancêtres qui nous occupent, substituant leur drame éternisé à notre juvénile attente, à notre patience d'orphelins ligotés à leur ombre de plus en plus pâle, cette ombre impossible à boire ou à déraciner, -- l'ombre des père, des juges, des guides que nous suivons à la trace, en dépit de notre chemin, sans jamais savoir où ils sont, et s'ils ne vont pas brusquement déplacer la lumière, nous prendre par les flancs, ressusciter sans sortir de la terre ni revêtir leurs silhouettes oubliées, ressusciter rien qu'en soufflant sur les cendres chaudes, les vents de sable qui nous imposeront la marche et la soif, jusqu'à l'hécatombe où git leur vieil échec chargé de gloire, celui qu'il faudra prendre à notre compte, alors que nous étions faits pour l'inconscience, la légèreté, la vie tout court...  ce sont nos pères, certes ; des oueds mis à sec au profit de moindres ruisseaux, jusqu'à la confluence, la mer où nulle source ne reconnaît son murmure : l'horreur, la mêlée, le vide -- l'océan -- et qui d'entre nous n' a vu se brouiller son origine comme un cours d'eau ensablé, n'a fermé l'oreille au galop souterrain des ancêtre, n'a couru et folâtré sur le tombeau de son père..."

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18 février 2008 1 18 /02 /février /2008 08:54
J'avais oublié la sensation corporelle qui accompagne les angoisses nocturnes. Ce que j'ai remarqué en premier, ce sont les picotements sur la surface du cerveau, puis l'expression de l'oppression au niveau de la poitrine, du plexus et des entrailles...
Mais je ne veux pas retomber là-dedans. A présent, il faut se dicter une loi plus sévère, être confiant, avancer quoiqu'il arrive.
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17 février 2008 7 17 /02 /février /2008 20:38

J'ai enfin percé le mystère des nuages noirs qui pesaient

"...comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide;
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambour, ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir."

in le Spleen de Baudelaire.

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17 février 2008 7 17 /02 /février /2008 20:37

"qui quitte la partie la perd"

in Le page disgracié

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22 août 2007 3 22 /08 /août /2007 15:43

Carlos Gardel erre autour de moi une nouvelle fois…

 

                   Il porte mon esprit qui ne savait où se rendre… Il s’est réfugié dans sa voix envoûtante, il aimerait se libérer de l’Attente.

                                                                           Voyager selon ses notes claires et accueillantes. Oublier qu’il est assis. Et se fondre dans sa vague onctueuse, et vibrer dans un même corps… Se laisser soulever, perdre de vue la matérialité qui l’entoure et couler dans un flou substantiel. Sa musicalité le transperce, mal d’existence…

              Rajuste ses bornes. Apaise le.

                                          Pourquoi tant de tristesse ? Aide-la à sécher, essore-la dans la poignée de main que tu me tends…

 

Lent balancier lentement s’élève, tu le sais.

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22 août 2007 3 22 /08 /août /2007 13:26

"[...] La première étude de l'homme qui veut être poète est sa propre connaissance entière ; il cherche son âme, il l'inspecte, il la tente, il l'apprend. [...]

Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant.

Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie ; il chercher lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, -et le suprême Savant ! Car il arrive à l' "inconnu" ! Puisqu'il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu'aucun ! Il arrive à l'inconnu, et quand, affolé, il finirait par perdre l'intelligence de ses visions, il les a vues ! Qu'il crève dans son bondissement par les choses inouies et innommables : viendront d'autres horribles travailleurs ; ils commenceront par les horizons où l'autre s'est affaissé. [...]

Donc le poète est vraiment voleur de feu. Il est chargé de l'humanité, des animaux même ; il devra faire sentir, palper, écouter ses inventions ; si ce qu'il rapporte de là-bas a forme, il donne forme ; si c'est informe, il donne de l'informe.

Trouver une langue [...]

Cette langue sera de l'âme pour l'âme, résumant tout, parfums, sons, couleurs, de la pensée accrochant la pensée et tirant. Le poète définirait la quantité d'inconnu s'éveillant en son temps dans l'âme universelle.

 [...]"

 

 

Extraits d'une lettre de Rimbaud à Paul Démeny, datant de 1871

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 11:16

   utilité de ce blog ?

si seulement j'en avais une idée... je voulais l'éteindre... et puis finalement je crois que je vais le garder sous le coude. c'est un paradoxe assez intéressant... mettre sur une place public ce que je n'ose mettre dans le privé.

en fait, c'est ce qui ne correspond plus aujourd'hui. le blog c'est une couverture. le "quelqu'un" qui écrit chez moi reste dans l'illusion de l'anonymat. A présent, je ne veux plus rester dans l'anonymat, dans le fictif...

je veux vivre vraiment, dans le réel, avec le réel et avec tout ce qu'il comporte de possible... [peut-être bien un autre paradoxe]

l'année dernière dans ce même espace, je marchais dans la boue, je m'enfonçais dans de grands marécages sans savoir où aller, sans savoir ce qu'était la vie, sans savoir qui j'étais....

tout a changé. je suis transformée. je me réalise. je sais ce que je veux. je commence à croire en mes rêves ! je commence à m'écouter... je commence à vivre

mon rapport au monde est tout à fait différent. avant, je me sentais dans un étau, je ne trouvais pas d'issues, qui être et comment dans ce monde que je voyais hostile et repoussant. j'avais l'impression d'être un fantôme, de ne pas savoir comment prendre de la consistance, de ne pas savoir où prendre position à l'intérieur de ce chaos. il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir. mais je prends forme enfin... et ma vie se dessine doucement...

j'ai moins peur... je retrouve cette énergie perdue il y a de nombreuses années... je retrouve cet appétit goulu et joyeux...

je suis heureuse !

et ce bonheur qui m'emplit à chaque instant, je le dois à de nombreuses personnes (dont la plupart liront cet article): je le dois à mes amis, je le dois à ceux qui croient en moi, je le dois à ces êtres riches qui donnent au monde un timbre particulier, charmeur, doux et violent, une identité, une existence, je le dois à ceux qui me poussent et m'encouragent à Etre... mais je le dois surtout à cet être exceptionnel qui m'accompagne depuis bientôt un an et qui a bouleversé ma vie...

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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 21:28

Nul ne rencontre deux fois l'idéal. combien peu le rencontrent même une fois. Wilde

 

je t'aime mon Tournesol !

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